Souvenirs d'un apprenti voleur

Voila, un vieux souvenir de Hell. Sa rencontre avec son maître. Je pense qu'il y aura d'autres de ses souvenirs.




Il y a huit ans...
La faim me tenaillait. Depuis combien de temps n’avais-je pas mangé ? Bien trop de temps.
Ces étalages pleines de nourritures me faisaient tellement envie. Si je pouvais seulement avoir une de ces pommes si vertes, un de ces pains tout frais. Comme j’avais faim….
Mais tous ces gens sur la place du marché, qu’avait-il à faire d’un gosse comme moi ? Eux, ils avaient de l’argent. Il pouvait manger à leur faim, se vêtir correctement.
Moi, cela faisait deux ans que je vivais au jour le jour. Chaque jour, j’ignorais si j’allais manger, où j’allais dormir, ou bien même si j’allais voir le prochain coucher de soleil.
Tous ne s’occupent que de leur petite personne. Ils n’ont rien à faire que des gens meurent à cause de leur égoïsme.
Que j’avais faim….
Difficilement, je me mis debout, et fis quelques pas sur mes faibles jambes. Lentement, je m’approchais d’un vendeur de pommes. Du coin de l’œil, j’en lorgnais une bien rouge, mais je faisais semblant de passer mon chemin. Le vendeur ne semblait pas faire attention à moi, et à la dernière minute, je chopai deux pommes, avant de m’élancer.
Je couru, couru et couru, à en perdre haleine. Poussant les gens sur mon chemin, j’allais tout droit, cherchant à m’éloigner le plus possible avec mon larcin.
Je finis par tourner à droite, dans une petite ruelle, et me laissa choir sur le sol. C’est à pleine dent que je croquai dans un des fruits juteux, et je savourai de pouvoir enfin manger.
« Ce n’est pas avec un talent de voleur aussi médiocre que tu survivras. »
A ses paroles, je fermais les yeux désespérés. J’avais été vu. Qu’allais-je devenir ? Déjà je m’imaginais subir mille tortures. Pourtant, je ne pus m’empêcher de lever la tête vers mon interlocuteur. C’était un homme tout vêtu de noir, avec le visage entouré par un foulard.
« Viens avec moi. » me dit-il.
Sans savoir pourquoi, je l’ai suivi.